Plus d'histoire de sous, plus de pressage de disque, plus d'objet commercial. Mon disque s'appelle finalement "The GNU Present", en référence à la Licence GNU GPL, connue du monde informatique. Il s'agit de gratuité, de liberté de copie, de diffusion, d'utilisation, à condition de toujours mentionner le/les auteurs originaux.
Il me tient à coeur de souligner cette démarche, qui s'inscrit dans ma vision assez politique de la musique. Il ne s'agit pas là de manque de motivation pour la recherche d'enièmes subventions, d'aides extérieures et de maisons de disque. Ce moyen de diffusion, bien plus démocratique que le pressage de 500 CD commerciaux est peut-être un essai utopique d'anti-"musique consommable". Elle engage peut-être autant l'auditeur dans sa démarche de (re)production et diffusion, que le musicien qui "donne" sa musique à qui veut l'entendre
Les seules véritables conditions de cette diffusion sont les suivantes:
Essayez, autant que faire se peut, de télécharger, ou de copier chez quelqu'un d'autre, l'intégralité du disque, ainsi que la plage parlée, explicative, à la fin du disque
INVENTAIRE : Outre divers effets (octaveur, réverbération, délai, distorsion, égaliseur, chorus) assez communs somme toute mais qu'il faut considérer comme des instruments musicaux à part entière, jai utilisé un saxophone sopranino, un soprano, un alto, un ténor, et aussi, occasionnellement, un contrôleur à vent WX11 (saxo synthé), une flûte « saxophonée » et une flûte de pan/bouteille de ma conception, un harmonica, ma bouche, diverses flûtes (à coulisse, fifre, à bec, tin whistle), un talking drum, un loncini bass (sorte de cuica slovène), mes mains, et quelques éléments de batterie réels ou synthétiques sur The Present.
Dabord un dialogue houleux entre deux soprano, qui se calme pour donner naissance à une longue mélodie de ténor accompagnée par une batterie imaginaire, le tout improvisé autour dun thème de 5 notes.
Version très simple dun grand standard, où le solo puis le thème sont toujours habillés par petites touches successives de genres, de sons, essayant de rendre audible cette « constellation » que nous promet le titre.
Un autre standard qui donne lieu à des chorus de sopranino, alto, ténor puis soprano qui séchappe progressivement de la grille. Laccompagnement est toujours très proche du thème, quand celui ci nest pas joué, donnant ainsi lieu vers le milieu du morceau à une version presque médiévale !
Première mélodie dinterlude, pour nettoyer lesprit et les oreilles... Le délai que lon entend nest pas un effet, mais un décalage de plusieurs prises différentes, pour enlever le côté mécanique de la chose.
Un hommage à Weather Report et surtout au couple Zawinul / Shorter, le cadeau en question étant ici cette profonde complicité entre les deux hommes, mais aussi cette musique de « symbiose » quils nous ont offerte.
Une lecture possible de la ballade de Gershwin, avec des techniques empruntées à Roland Kirk mais aussi au saxophone contemporain (bi et triphonie cest à dire 2 ou 3 saxophones en même temps, multiphoniques). Les paroles de la chanson bercent un enfant qui pleure. Jai choisi de me demander pourquoi il pleurait, quelle était cette souffrance ineffable et totalement humaine. :« Your dad is rich, and your mamas good looking, so hush little baby dont you cry ».
Un bloc sonore, improvisé autour dun débit rapide de notes, tel les déplacements de masse presque déshumanisés dun hyper marché. Ne dit-on pas « aller faire une course » ?!
Improvisation libre enregistrée brute, dans loptique dy rajouter leffet principal (un simple délai stéréo). Le titre fait référence à la technique du taping que jai essayé de transposer au saxophone vers la deuxième moitié de la pièce.
De lambiguïté du mot fugue (le départ fugué du thème ou la fuite ?) est né il y a déjà quelque années la version finale de ce morceau. Plusieurs versions ont précédé celle-ci, le première étant un morceau de Dance à 3 temps ! Cest peut-être un appel de soutien au « Sous-Marin » et à tous ceux qui savent que ce nest pas à eux de fuire Vitrolles...
Une pièce créée autour dune improvisation de sopranino, sans volonté de représenter quoi que ce soit ; un essai de musique « pure » en quelque sorte, que rien, même pas une réverbération artificielle (lenregistrement est volontairement « roots ») ne vient contrarier.
Un morceau sur lequel jai beaucoup hésité, un de ceux qui a été le plus travaillé et recommencé; au final il donna cette musique que jespère si obsédante.
Un travail dimprovisation autour dun série de 12 notes énoncée 3 fois à la fin du morceau, avec des contrastes de nuances et des intervalles chers à lécole de Vienne ; un regard sur linfluence considérable de Schönberg sur nos musiques.
Cet arrangement au sons de saxophones totalement distordu, largement plus inspiré par le groupe de métal technique « Messhuggah » que par John Coltrane, ma fait envisager dune façon nouvelle le carcan harmonique de ce morceau redoutable.
Fables of Faubus (433) (aucune référence voulue à John Cage !)
Tout ce que je souhaite, cest que la partition de Mingus (ici réduite à sa plus simple expression) et surtout lengagement quil mis dans ce cri de révolte, naient en aucun cas été trahis.
Ajouté le jeudi 18 avril 2002 (6507 téléchargements)
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